Connaissez-vous Anne Müller? Si je vous dis une vigneronne à Yvorne... Travaillant en biodynamie... Produisant une étiquette où est fièrement "tagué" CHASSELAS en son centre...? Pas de doute, on parle de la même! Lisez notre bref entretien avec Anne sur la passion qui l'anime dans son quotidien à la vigne. La vigneronne chablaisienne sera présente à notre événement du lundi 3 décembre au Beau-Rivage Palace "A la rencontre des terroirs" avec 4 autres vigneronnes vaudoises.
Racontez-nous vos premiers pas dans le monde du vin.
Educatrice spécialisée de formation, je n’avais jusqu’à mes 30 ans jamais ressenti de réelles émotions en dégustant des vins. C’est en découvrant la viticulture biodynamique et dégustant des vins d’ici et d’ailleurs avec mon père que j’ai ressenti cet appel à la vigne. Ça n’a pas toujours été facile mais j’ai pu au fil du temps convertir mes vignes en biodynamie et embouteiller pour la première fois le vin au domaine en 2011. En effet, le raisin était jadis vendu à la coopérative d’Yvorne.
Partagez avec nous la tâche qui vous plaît le plus dans votre métier.
La taille et l’ébourgeonnage. C’est un moment privilégié et introspectif, où je me retrouve seule avec la vigne, parfois dans des cadres sublimes au lever du soleil. La taille est un procédé très complet qui regroupe une multitude d’aspects. L’aspect pratique : donner une direction et structure à la vigne. L’aspect financier : décider le nombre de grappes qui seront portées par les ceps. L’aspect philosophique : on donne une direction, on dompte une liane comme on le ferait avec un « bonzaï ». L’aspect historique : on reprend les ceps taillés par nos ancêtres et leur donnent à notre tour une différente direction qui nous est propre.
Où souhaitez-vous amener votre domaine et vos vins dans les 10 prochaines années ?
Je n’ai pas de projet d’expansion et veux garder mon exploitation à la même échelle. Mon objectif est de me diriger toujours plus vers l’authenticité : des millésimes, des cépages et des terroirs. L’objectif principal est de délivrer le fruit de la nature au travers du vin de part une expression la plus pure possible. Je suis heureuse lorsque des personnes de tous horizons, professions et cultures s’enthousiasment pour mes vins et je compte garder cette simplicité d’accès.
Si ça n’avait pas été le vin et la vigne, dans quel métier vous verriez-vous aujourd’hui ?
Je garderai probablement un lien avec la terre et le terroir. Pourquoi pas paysanne ou alors fromagère. J’ai une fascination pour les fromages et leur élaboration. Le lien avec la nature, avec les animaux. Egalement le contact avec les gens lors de la dégustation qui est un moment de partage et de convivialité.
Donnez-nous le nom d’un de vos vins préférés hors des vôtres.
Je recherche avant tout des vins qui me procurent des émotions. Je pense à un vin que j’apprécie et me surprend : le Rauschling de Winzerkeller Strasser. Produit à partir d'un cépage autochtone planté dans la région zurichoise, ce vin offre finesse et droiture: de vrais lames de rasoir enveloppées d’élégance. Le Rauschling offre une large palette aromatique se rapprochant du Chasselas tout en gardant son identité propre.